«Une atmosphère de film noir»

Entretien / Martin Scorsese, réalisateur de "Shutter island". Propos recueillis par CC


Adaptation
«J'ai d'abord lu le scénario de Laeta Kalogridis, et j'ai été très ému par l'histoire de Teddy Daniels, mais aussi surpris par les différents niveaux du récit. En l'espace de deux jours, j'ai relu le scénario, puis le livre de Dennis Lehane. Cela n'a fait que confirmer mon sentiment : cette adaptation était un véritable défi».

Références
«"Titicut follies" de Frédérick Wiseman est la référence-clé du film. Je l'ai montré à toute l'équipe pendant la préparation, et le docteur Gallagher, un des médecins du film, est devenu notre conseiller principal pour "Shutter island". L'autre film important sur la folie, c'est "Shock corridor" de Samuel Fuller. Mais c'est un tel classique que l'on ne peut que l'évoquer comme un mantra, en espérant que notre film sera aussi bon… Par ailleurs, mes souvenirs des années 50 sont ceux d'une époque gouvernée par la paranoïa. Enfant, j'avais peur de mourir dans l'explosion de la bombe atomique. C'était une atmosphère de film noir, comme celles des films que j'ai projetés pendant le tournage».

Di Caprio
«Après "Les Infiltrés", nous avons senti que nous pourrions pousser plus avant notre collaboration. Nous allions refaire un film ensemble quoiqu'il arrive, et "Shutter island" était la matière parfaite pour aller vers des émotions plus profondes. La grande qualité de Leonardo est son courage ; mais il a aussi la capacité technique à exprimer des zones compliquées de ses personnages et de les comprendre. Par ailleurs, j'aime travailler avec des gens qui partagent les mêmes intérêts que moi. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas du genre à dire sur un plateau «fais comme ça…» ou «ne fais pas comme ça…».»


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