Precious

De Lee Daniels (ÉU, 1h49) avec Gabourey Sidibe, Paula Patton…


À Cannes, un mirage collectif a créé le buzz autour de cette adaptation du Push de Sapphire, écrivain emblématique de la «vraie» littérature afro-américaine, telle que s'en moque Percival Everett dans son brillant Effacement. Pourtant, ce mélodrame bourré d'effets racoleurs n'est rien qu'un maigre téléfilm réalisé par un émule peu glorieux de Spike Lee. Le calvaire de Precious, adolescente obèse, séropositive et enceinte de son père, est raconté avec une absence de distance sidérante : la dignité de Precious ne semble pas tellement concerner Lee Daniels, qui n'y voit qu'un prétexte pour déverser sur elle des tombereaux de violence ou des moments bien cuculs comme cet entretien avec une assistance sociale jouée par une assez crédible (si, si…) Mariah Carey. Le reste du casting pleure, gesticule, hurle, tire la tronche, dans un nuancier d'émotions aussi subtil que la mise en scène. Mais ça sent le vécu, coco, alors tu la boucles et tu chiales !

Christophe Chabert


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