Jean-Pierre Spilmont


Sur les conseils d'une institutrice, Sébastien, un enfant taciturne et en échec scolaire, est placé dans une institution spécialisée, loin du domicile familial. Ses parents –trop occupés par leur emploi de commerçants – décident que le jeune garçon passera ses moments libres avec ses grands-parents. Le rejet, la solitude, le non-amour de sa mère mais aussi les bagarres, les premiers émois amoureux, Sébastien les raconte à un homme dont on ignore l'identité. Ce roman, construit en 43 courts chapitres, est aussi celui d'une rencontre : celle de Sébastien et de son grand-père. Auprès du vieil homme handicapé, le jeune garçon va découvrir l'amour inconditionnel, l'admiration, la protection. Mais Sébastien est un roman empli de silences. Il y a ceux du garçon : «Je n'ai rien à dire. Je me sens plus fort d'être muet» et ceux du grand-père, ceux de la guerre d'Algérie : «Il n'en parlait jamais. /…/ Ça devait être une sorte de secret». Les histoires d'amour peuvent-elles tolérer de tels secrets ? Reçoit-on les crimes en héritage ? La conclusion de ce roman bouleversant est aussi violente et inattendue que le drame était prévisible. Et l'on se prend d'envie de relire le roman de Jean-Pierre Spilmont avec un autre regard, le regard de celui qui sait. DAJean-Pierre Spilmont (avec Michel Séonnet)
À la Salle des Balances, samedi 6 mars à 11 heures.


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