Didier Éribon


Peut-être comme il le dit «par peur de l'hérédité», Didier Eribon choisit la mort de son père, des suites de la maladie d'Alzheimer, pour s'intéresser à son histoire familiale. L'auteur qui a longuement travaillé sur la question gay et l'oppression sexuelle choisit dans Retour à Reims d'évoquer les difficultés du «transguge de classe». Éribon a voulu échapper à ce qu'il aurait dû devenir. Mêlant son histoire personnelle (celle d'un enfant d'ouvriers qui change de classe sociale) à une réflexion plus générale et passionnante sur les classes populaires, les rapports de classes, le système scolaire… Éribon ne propose pas une analyse froide et théorique des formes de domination. De la honte de voir inscrite la profession de ses parents sur son extrait de naissance au désapprentissage de la langue populaire, Éribon montre le difficulté d'être qui on veut être et la violence qui en résulte dans un ouvrage personnel, sociologique et politique. DADidier Éribon
À la Salle des Balances, dimanche 7 mars à 15h30.


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Jean-Pierre Spilmont