Mutant à trois pattes


Festival / Doit-on y voir une référence à une quelconque Sainte-Trinité – jazz-blues-world peut-être ? Toujours est-il que, cette année, l'affiche du festival A Vaulx Jazz représente un petit chien borgne à trois pattes. Voilà qui est on ne peut raccord avec l'hommage de rigueur rendu, à l'occasion du centenaire de sa naissance, à Django Reinhardt – connu pour n'avoir la maîtrise que de trois doigts de sa main gauche. Ce sera le point d'orgue du festival autour du guitariste Angelo Debarre et de quelques unes des figures du jazz manouche ou swing tzigane, dont l'incontournable Thomac Dutronc. Autre temps fort, inédit, l'événement Jazz & Cinéma, au Pathé Carré de soie : quatre soirées autour de quatre films sur le jazz, du (trop ?) classique Buena Vista Social Club à Bird, remarquable biopic de Charlie Parker par un dingue de jazz, Clint Eastwood. Auxquels il faut ajouter Swing de Tony Gatlif et Autour de la Nuit de Bertrand Tavernier. Toujours aussi bien implanté à Vaulx et de plus en plus dans ses alentours, les différents événements du festival ne viendront toutefois pas parasiter une programmation riche de découvertes et de têtes d'affiches bien senties, dont les noms font vibrer d'avance les aficionados. Tels, pour le(s) saxophone(s), Ravi Coltrane, fils de John et prénommé d'après Ravi Shankar, ce qui vous tisse d'avance un destin de musicien, ou le Russe Dmitry Baesvky, présenté comme Charlie Parker de la Baltique, tels aussi Magic Slim ou Kenny Neal pour la guitare. Ou encore Aufgang, trio (deux pianos, une batterie) au croisement des musiques organiques et synthétiques, à la réflexion jamais trop loin du dancefloor, symbole idéal d'un festival qui ne se préoccupant pas de savoir sur quel pied danser préfère jazzer sur trois pattes, ou plus. SDÀ Vaulx Jazz
Au Centre culturel Charlie Chaplin jusqu'au 27 mars.


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Éloge de la lenteur