Téhéran

De Nader T. Homayoun (Iran, 1h35) avec Ali Ebdali, Sara Bahrami…


«Un polar à l'iranienne, c'est une petite révolution», annonce crânement l'affiche de Téhéran. Révolution tranquille, serait-on tenté d'ajouter. Car le scénario et la réalisation n'ont rien de bien original, le Franco-Iranien Nader T. Homayoun épousant au plus près les codes du genre (fausses pistes, rebondissements, lumières inquiétantes pendant les scènes capitales…), les seuls changements étant liés aux différences de culture (la femme fatale est ainsi voilée, ce qui ne facilite pas les choses pour que l'un des personnages la décrive aux autres !). On retiendra plutôt la vision que le réalisateur nous dépeint de sa ville, plutôt glauque, et de ses habitants, solidaires les uns les autres, surtout quand ils viennent de province. D'où l'idée implicite que, dans un pays comme l'Iran, pas franchement réputé pour être un modèle démocratique, mieux vaut se fier à soi-même pour régler ses problèmes, avec ce que cela comporte comme dérives. Car les personnages principaux ne sont pas des hors-la-loi, contrairement à ceux de Scorsese par exemple qui eux pouvaient faire fi de la morale en toute impunité.

AM


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