Mémoire itinérante


Festival / Durant la Seconde Guerre mondiale, les Tsiganes furent internés car, selon des décrets de 1939 et 1940, les nomades étaient des individus dangereux et devaient être regroupés. 31 camps furent donc ouverts et notamment en Rhône-Alpes, où les nomades étaient parqués au Fort du Paillet de Dardilly ou au Fort Barraux, en Isère. Cet épisode de l'histoire de France occupe une place infime dans les manuels scolaires, notamment car les Tsiganes ont peu témoigné de ce passé. À l'occasion de la commémoration des 70 ans de l'internement des Tsiganes en France, la Maison des passages et l'ARTAG (Association régionale des Tsiganes et de leurs amis gadjé) -qui organisent par ailleurs depuis quatre ans le festival Itinérances Tsiganes- ont décidé de fusionner leur festival avec cette manifestation nationale. Cette édition présentera le documentariste Raphaël Pillosio qui a réussi à faire parler certains Tsiganes et dont le travail est projeté à plusieurs reprises en mai (au Zola de Villeurbanne, à la médiathèque du Bachut....). Bruno Guichard, directeur de la Maison des passages, explique que cette édition du festival veut montrer que la culture tsigane «ne se cantonne pas à la musique». Durant ce mois du souvenir, une cérémonie de commémoration est évidemment prévue. Elle se tiendra jeudi 6 mai place Antonin Poncet (en partenariat avec le CHRD). Deux expositions seront également présentées dont celle de Gabi Jimenez, qui, dans des tableaux très déconstruits et colorés, rend compte de l'internement dans les camps. Une historienne et une conteuse seront aussi de la partie. Enfin, le film «Liberté» de Tony Gatlif, parrain de la manifestation nationale, sera diffusé dimanche 9 mai au Ciné-Duchère et suivi d'un débat animé par les membres de l'ARTAG. Nadja PobelFestival Itinérances Tsiganes
Jusqu'au vendredi 28 mai


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