Un Roi au Temple

Classique / Au début du XXe siècle, Arthur Honegger fait du Roi David, héros biblique plus fort que le géant Goliath, un oratorio époustouflant. Le 28 mai, c'est au Grand Temple que Bernard Tétu en propose sa version, toute singulière Pascale Clavel


Écrit en moins de deux mois, Le Roi David est joué pour la première fois en 1921, en rase campagne, dans le modeste théâtre populaire du Jorat de Mézières, en Suisse. Le texte de René Morax souligne à l'envi la barbarie des guerres qui traversent l'Ancien Testament de part en part. Arthur Honegger compose une musique puissante, vive et colorée. Cette fresque biblique en 28 épisodes, où les tableaux très contrastés passent du plus pittoresque à la piété la plus fervente est composée avec une liberté de style déconcertante. C'est un vrai feuilleton : on passe du David petit berger qui affronte Goliath, au David père du sage Salomon, en passant par David amoureux de Bethsabée… Dès la première représentation, cet oratorio enthousiasme le public. Honegger, défenseur d'une musique «droite, simple et de grande allure» acquiert une célébrité immédiate.Bernard, David et Arthur
Au Grand Temple de Lyon, c'est une version très singulière du Roi David que va donner Bernard Tétu. Chef de chœur et chef d'orchestre reconnu pour ses interprétations justes et esthétiquement irréprochables, ce musicien d'exception a décidé de mettre en lien son chœur et l'Orchestre d'harmonie de la Musique militaire de Lyon. Dix-sept instruments solistes, des vents dans toute la déclinaison possible – flûtes, clarinettes, trompettes, trombones à coulisse…-, piano et harmonium viendront colorer et fortement contraster les phrasés plus nuancés des chœurs. Dans cet oratorio, le narrateur tient également une place fondamentale. Bernard Tétu a demandé au comédien Philippe Morier-Genoud, qui a notamment travaillé avec Truffaut, Planchon et Lavaudant, de tenir ce rôle. Autour de ce Roi David, Bernard Tétu a fait une fort belle proposition à des choristes amateurs. Ces derniers pourront chanter les passages de l'œuvre sensés représenter la foule. Une façon de faire entrer le public dans l'œuvre, de l'intérieur.Le Roi David
Chœurs de Lyon/Bernard Tétu - Orchestre d'harmonie de la musique militaire de Lyon
Au Grand Temple, vendredi 28 mai.


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