Cocorosie

Grey Oceans (Sub Pop)


CocoRosie. Ça sonne comme une fragrance - oui - mais ça n'en est pas une. Enfin, pas tout à fait... CocoRosie, c'est le nom d'un duo de musiciennes. Deux sœurs, américaines, Bianca et Sierra Casady à l'état-civil et qui ont sorti leur premier album en 2004. La Maison des rêves, ça s'appelait. Un disque créé à Paris ou elles s'étaient retrouvées après des années d'éloignement. Un opus qui foisonnait de bruitages, comme un trip onirique qui se serait fait passer pour un disque : c'était plein de gouttes d'eau et de portes qui grincent. Six ans plus tard et deux albums plus loin, on sort tout juste de ce rêve éveillé. CocoRosie aussi. Le binôme a entre-temps délaissé la sensibilité country qui émanait de ses premiers titres, pour se rapprocher avec Grey Oceans de volutes plus électroniques. Ce quatrième disque s'offre comme le sherpa idéal à travers ces états nébuleux et suspensifs, quand, tout juste sorti des draps, on n'est pas encore prêt à quitter les brumes pour se risquer dans le monde. C'est un compagnon d'infortune aussi lorsque, fourbu et alangui sur un quelconque sofa, on tente d'échapper au bilan mental de sa journée. Entre deux gouttes d'eau - qui continuent de tomber - les deux voix alternent caresses vocales et passages aux accents plus plaintifs. On ne sait plus bien ou l'on est: volière, jardin d'enfant, jardin japonais ? On s'en fout. On soupire d'aise. Tout est possible.
Quentin Pourbaix


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