Surfer d'argent


Musique / «Attention, talent», peut-on lire parfois sur les étiquettes des grandes enseignes dédiées aux produits culturels. On ne saurait dire si le nouveau maxi de Surkin, Silver Island, bénéficiera du sticker d'approbation, mais quoi qu'il en soit, ce jeune homme le mérite. Même si Benoît Heitz, 24 ans, fait bien plus jeune que son âge, ses Dj sets nerveux, qui osent le grand écart entre tech' old school et nouvelle école house, ont révélé en quelques maxis un électron accompli. En quatre ans, Surkin a sorti chez les Parisiens d'Institubes une série d'EP qui lui vaut désormais de jouer dans les clubs, entrepôts et festivals du monde entier. Un hit à contre-courant, White Knight Two, une manière unique de réhabiliter les pianos house du siècle dernier, et le voilà sollicité par Yuksek, Para One, Boys Noize, The Juan Maclean, Foals, Klaxons et Justice, qui se bousculent tous au portillon du remix. On loue sa fraîcheur, on s'arrache son style – une alchimie groovy d'influences hip-hop, de Chicago house et de ghetto techno, qui s'entrechoquent par l'entremise d'Abelton dans un maelström de maestro. Aujourd'hui, la sortie de Silver Island fait du surfeur d'Institubes une nouvelle coqueluche pour danser sur on ne sait trop quel pied. Samples de S-Express, galops chevaleresques, remontées acid-house et zigzags funamburlesques, le rider aux tubes alambiqués n'a pas fini de nous faire tituber… D'autant que son premier album, attendu de pied plus ferme, est prévu pour la rentrée (avec Ann Saunderson et Kivin Irving parmi les vocal guests confirmés). Stéphanie LopezSURKIN
Aux Subsistances, samedi 3 juillet


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