Complicité, simplicité


Danse / Né à Anvers en 1976 d'une mère flamande catholique et d'un père marocain musulman, Sidi Larbi Cherkaoui ne cesse depuis ses débuts de croiser les univers artistiques les plus hétérogènes. Que ce soit au sein de ses propres pièces baroques, ou à l'occasion de collaborations avec d'autres chorégraphes (Akram Khan notamment), des plasticiens, ou, plus incongru, des moines Shaolin ! En 2004, l'ancien danseur des Ballets C. de la B. rencontre à Monaco l'une des reines du flamenco contemporain, Maria Pagés. Entre les deux chorégraphes, le courant amical et créatif passe immédiatement et, peu à peu, le projet d'un duo émerge. "Dunas", ode au désert comme lieu symbolique des plus grands dangers et des plus grandes libertés, est au fond un petit spectacle assez simple et artisanal, au bon sens du terme. Chacun des danseurs-chorégraphes y a apporté son univers musical (flamenco et musiques arabes joués en direct) et chacun tente d'approcher ou de faire contrepoint à la gestuelle de l'autre : fougueuse, explosive et pleine d'aplomb chez Pagés ; fluide, souple et volatile chez Cherkaoui. «La première fois que j'ai vu Sidi Larbi Cherkaoui j'ai remarqué son utilisation (peu courante en danse contemporaine) des mains et des bras. On s'est très vite compris, car dans le flamenco, les mains et les bras sont fondamentaux aussi. On pratique le même instrument ! En en discutant, nous avons découvert d'autres points communs. Le processus de création a donc été fluide, spontané, facile et agréable». Aussi fluide, facile et agréable que son résultat l'est au regard du spectateur...
Jean-Emmanuel Denave"Dunas" de Maria Pagés et Sidi Larbi Cherkaoui
Aux Nuits de Fourvière, vendredi 9 et samedi 10 juillet.


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Pieter De Poortere