La Belle et la Bête


Électro / La bête (de fête) qui fourmille sur Dust, le nouvel album d'Ellen Allien, est à l'image de la créature de Giger : sombre, étrange, viscérale, pétrie de textures métalliques façon Zombie Nation, foncièrement arty mais terriblement expérimentale. Voilà le genre d'OVNI à même de renouer le cordon entre monde humain et monde astral, entre alambics des limbes et racines électro minimales. «E.T est mon frère et Ellen Ripley ma sœur, plaisante la Belle. Dans les 90's, l'Alien de Giger symbolisait pour moi la force dont j'avais besoin pour comprendre cette drôle de musique qui agitait Berlin. Depuis, l'Alien est resté dans mon bras et prend soin de moi». Une griffe d'acier dans une patte d'extra-terrestre, ce n'est pas nouveau : Ellen a toujours aimé les mutants musicaux. Déjà à l'époque où la Berlinette faisait ses premières armes derrière les platines de l'E-Werk, les Dj's trance aux côtés desquels elle jouait (Kid Paul, Paul Van Dyk) regardaient d'un œil médusé cette sorcière qui gravitait alors entre Detroit et l'Angleterre, Aphex Twin et Model 500, Kraftwerk et la musique concrète. Des racines enfouies profond dans le côté cérébral des sphères électroniques, et qui ressurgissent aujourd'hui sur les tracks anxiogènes et ascétiques de Dust. Avec son préambule qui ressemble à la B.O d'un film d'angoisse, la patronne du label B-Pitch s'affirme plus que jamais, au tournant de la quarantaine, comme la marraine idoine des musiques d'aliens. Souvent comparée à Chloé pour ses productions d'outre-monde, la Berlinoise posera pour la quatrième fois ses platines dans une soirée Elektro System, pour une garden party qui s'annonce plus martienne que mondaine. Stéphanie LopezELLEN ALLIEN
Au Parc Chassieu, mardi 13 juillet, dans le cadre de la soirée Électro Garden Open Air


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FORTUNE