Montre le son !


«L'exposition propose une incartade dans le monde de la musique, l'occasion pour moi d'un exercice de style autour d'un unique motif : le piano. Elle rassemble des œuvres inédites, principalement sculpturales, qui chacune à leur manière, donne forme à l'immatérialité, à l'instantanéité de la musique», écrit le Gentil Garçon. Sous ce pseudonyme faussement naïf, sévit depuis une dizaine d'année un artiste lyonnais touche à tout et curieux de tout. On l'a découvert préoccupé par des questions scientifiques et collaborant avec un paléontologue pour réaliser le squelette de Pac-Man, à partir de l'observation comparée d'un crâne humain et de plusieurs crânes d'animaux prédateurs ! Et son œuvre oscille sans cesse entre humour, connaissances sérieuses, références à l'histoire de l'art et ingéniosité. «Je me situe dans un rapport au monde analogue à celui d'un enfant qui découvre le monde : il est encore ignorant et construit lui-même sa réalité, il découvre le langage, s'étonne de tout...». Le savoir devient alors une source de questionnement existentiel et les limites du savoir une ouverture à l'imagination créatrice et à la drôlerie. Le Gentil Garçon donne ainsi des cours d'astrophysique en s'appuyant sur des images de publicités pour lessives, utilise des «têtes à toto» pour représenter des fractales, fait le décompte des morts quotidiens grâce aux données de l'OMS... À la MLIS, son abord de la musique et du temps s'avère être encore une fois un curieux mélange entre connaissances, humour et improvisation artistique. On y découvrira un bonhomme de neige tentant de jouer du piano avec son nez carotte, un concertiste jouant littéralement à deux doigts, un piano à queue gonflable ou un clavier fait simplement de post-it... Un certain esprit punk règne ici, voire un esprit révolutionnaire : c'est en effet avec des panneaux utilisés lors de manifestations que le Gentil Garçon a réalisé un piano géant, titré «Révolution». JEDLe Gentil Garçon, «la méthode rose»
À la Maison du livre de l'image et du son de Villeurbanne, jusqu'au vendredi 30 juillet.


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Images évidées