Brisa Roché All Right Now Discograph


Sélection disque de la rentrée / Quand Lou Reed répétait comme une ponctuation à longueur de vociférations glauques n'roll, «that's allright», c'était une manière de conjuration de son rock déprimé. C'est ce qui le différencie de Brisa Roché, désormais bardée de cuir pleine fleur et qui, après le néo-folk ("The Chase" en 2005) et la pop ("Takes" en 2008), s'attaque au rock n'roll dans un souci d'éclectisme baptisé "All right now", donc (clin d'œil «reedien» ? On l'ignore). Car si disque «rock» pourrait signifier «confit-de-noirceur-pour-bikers-vrombissants-ou-corbacs-ombrageux» (le cuir donne mauvaise mine), il ne s'agit là que d'un trompe l'œil esthétique. Juste que la chose est un peu plus sauvage, empreinte de l'atmosphère new-yorkaise où l'album a été enregistré (dans une église désaffectée comme ça se fait beaucoup aujourd'hui) avec le groupe qui la suit sur les routes, là où l'on roule des mécaniques. D'où, pour cette grande voyageuse passée par la Californie, Seattle ou l'Europe, cette envie d'en découdre qui lui va comme un gant. Tantôt Debby Harry, tantôt Kate Bush, tantôt new wave, tantôt grungy ou carrément blues (Stone Trade en ouverture), Brisa ratisse large et fort mais sans jamais se départir de ce sens de la mélodie indécrottablement pop et enjouée, quels que soient les efforts de la rythmique pour lacérer l'ambiance. Finalement, "All right now" porte bien son titre, disque rayonnant d'une rockeuse radieuse. ça arrive. SDBrisa Roché
All Right Now


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