Un centre d'art contemporain en lien avec la ville

Entretien / Anne Giffon-Selles, responsable du Centre d'Arts Plastiques de Saint-Fons qui a rouvert ses portes le 4 septembre. Propos recueillis par JED


Petit Bulletin : Le Centre d'arts plastiques de Saint-Fons rouvre dans de nouveaux locaux implantés dans le quartier des Clochettes. Pouvez-vous nous rappeler ce qu'est le CAP, et ce qu'implique cette nouvelle localisation ?
Anne Giffon-Selles : Il y a eu de la part de la municipalité la volonté d'installer le CAP dans un quartier populaire. Depuis deux ans déjà (hors les murs), nous avons mené une politique de médiatisation avec la population à travers des ateliers et des actions participatives.
Nous sommes toujours une structure d'art contemporain de rayonnement régional en lien avec la ville. Les choses se sont un peu radicalisées avec notre positionnement ici. Par ailleurs, le CAP a une vocation de prospection en offrant aux artistes (jeunes ou non) une de leurs premières expositions. C'est un lieu intermédiaire entre une école des beaux-arts et un grand centre d'art ou un musée.Quelle orientation souhaitez-vous donner au CAP ?
Je désire tout à la fois tenir compte de notre environnement populaire, impulser des projets à long terme sous forme de résidences d'artistes par exemple, et inviter des artistes capables de réagir par rapport à notre contexte au sens large (économique, géographique, historique, humain). Mais ce n'est pas exclusif et il pourra y avoir des expositions plus narratives ou formelles. Les artistes ont de toute façon vocation à élargir notre champ de vision et à transformer le CAP en espace de liberté... liberté pour les artistes et pour le public. La programmation cette année semble marquée par la notion de paysage ?
Ce site est très fort et il a beaucoup inspiré les artistes. Il est ancré dans un quartier populaire issu et encore marqué par une ancienne utopie, et nous sommes entre un parc et une vue panoramique sur la vallée de la chimie ! Les artistes ont beaucoup réagi par rapport à cela. Didier Courbot est intervenu dans les jardins de particuliers. Pascal Broccolichi travaillera à un «paysage sonore» à partir de bruits et de sons de la vallée de la chimie. Rafaella Spagna et Andrea Caretto interviendront sur la portion de la vallée du Rhône entre Saint-Fons et Valence en proposant un projet (en collaboration avec le centre d'art Art 3 à Valence) à l'échelle d'un territoire.


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