Elle s'appelait Sarah

De Gilles Paquet-Brenner (Fr, 1h51) avec Kristin Scott-Thomas, Mélusine Mayance…


Deuxième film cette année à aborder la rafle du Vel d'Hiv' (après le pitoyable "La Rafle", qui nous vaut actuellement d'être traité d'Hitler par sa réalisatrice Rose Bosch...), "Elle s'appelait Sarah" a au moins un mérite : au sarkozisme rampant de "La Rafle" avec ses Français tous courageux et humains, il se tient sur une ligne chiraquienne nettement plus acceptable qui ne cache pas la lâcheté et la culpabilité de la France face au drame. Pour le reste, ce n'est pas glorieux… Problème majeur : accepter l'énorme coïncidence qui permet au récit de s'enclencher, à savoir le fait qu'une journaliste qui enquête sur la rafle découvre que l'appartement dans lequel elle emménage a appartenu à une des familles déportées. Les va-et-vient temporels qui en découlent ne sont pas plus heureux, notamment la reconstitution de la rafle et du camp, où Paquet-Brenner (réalisateur des deux Gomez et Tavarès, quand même…) ne se pose aucune question de morale dans sa mise en scène. Bizarre aussi, le choix de priver la jeune rescapée de parole lorsqu'elle devient adulte, sans justification scénaristique. Et on ne parle pas de la conclusion, qu'on voit venir à vingt kilomètres et qui traduit le peu de subtilité d'un film gros sabot, plus maladroit que détestable.
CC


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