Au fond des bois

De Benoît Jacquot (Fr, 1h42) avec Isild Le Besco, Nahuel Perez Biscayart…


Dans la campagne du XIXe siècle, un homme sauvage, un peu magicien et un peu manipulateur, parlant un sabir mélangeant latin, patois et vieux français, enlève une jeune fille de bonne famille, et la possède dans tous les sens du terme. Sous le charme ou sous les charmes ? Consentante et désirante ou victime et abusée ? "Au fond des bois" fait de ce matériau le prétexte à un récit qui crée l'ambiguïté par son passage constant du réalisme au fantastique, servi par l'interprétation hallucinée d'une Isild Le Besco aux accents «adjaniesques». Le film ne manque pas de moments forts, mais Benoît Jacquot, lui, manque de tranchant dans sa mise en scène pour véritablement convaincre. On ne peut s'empêcher, tout au long d'"Au fond des bois", de penser au film fiévreux que Zulawski aurait fait avec un sujet pareil… Jacquot lui, fait d'une matière brûlante un film plutôt tiède (mais quand même au-dessus de ses œuvres récentes).
CC


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