Une couleur : bleu


Bande dessinée / Question grand écart, le landerneau de la bande-dessinée lyonnaise n'a de leçon à recevoir de personne, pas même de Senzo Tanaka, le taciturne senseï qui écartelait Jean-Claude Van Damme entre deux arbres dans Bloodsport. Ainsi, si l'événement de la semaine passée résidait dans la venue des écrivains Daniel Pennac et Tonino Benacquista pour leur réanimation d'un Lucky Luke laissé pour mort par Laurent Gerra, celui de cette semaine coïncide avec la dédicace de Julie Maroh la Petite Bulle. Julie qui ? Julie Maroh, une enfant du Nord résidant en Belgique, jolie comme un Cœur de Pirate (i.e. blonde et tatouée) et qui, au printemps dernier, a fait une entrée plus que remarquée dans les librairies avec Le Bleu est une couleur chaude : tirages épuisés, prescripteurs en pâmoison, quasi-rupture de stocks d'étiquettes «coup de cœur»... Pas mal pour un one-shot de 125 pages traitant des émois lesbiens de Clémentine, adolescente bouleversée par la rencontre d'une jeune fille aux cheveux bleus du nom d'Emma. Un sujet dont Maroh déjoue tous les pièges : intimiste sans être démonstratif, sentant le vécu mais pas le nombril et magnifiquement aquarellé (on dirait du Yslaire, en plus délié), l'album aurait presque plus sa place dans un cadre que dans une bibliothèque. Si vous n'êtes pas convaincus, vous pouvez toujours aller voir les frangins Jouvray et Salsedo à La BD (Lyon 4), même jour même heure, sachant qu'ils seront une semaine plus tard au One Show de l'Atelier One Shot... Malgré tout le bien que l'on pense de Nous ne serons jamais des héros et Le Pès Rekin, le choix est vite fait.Le Bleu est une couleur chaude (Glénat)
Dédicace de Julie Maroh
À La Petite Bulle, samedi 23 octobre


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«Travailler sur l'humain»