Toutes larmes confondues


Théâtre / La parole fuse. Assis sur un tabouret, en face d'un micro, Nicolas Gabion entre en une fraction de seconde dans la peau de Franck Pierce. Il est ambulancier dans les rues de New York. Joe Connelly en a fait un livre : "Ressusciter les morts", Scorsese l'a adapté sur écran sous le titre d'"À tombeau ouvert". En 2003, Emmanuel Meirieu (actuellement candidat à la succession de Philippe Faure au Théâtre de la Croix-Rousse) cherche un texte à faire jouer à Nicolas Gabion pour un «seul en scène». Ce sera cette histoire haletante, que le comédien a souhaité reprendre après une parenthèse qui a vu les deux hommes passer par la case de la série télévisée Kaamelott. La version d'"À tombeau ouvert" présentée aujourd'hui est strictement identique à la première. L'émotion est intacte. La musique au piano jouée en live par Aurélie Canac accentue la douceur et la rage de cet ambulancier. Héros des temps modernes, il n'a qu'un but : sauver des vies, "parce que c'est la même adrénaline que tomber amoureux ou être Dieu", confesse-t-il. Entre ses missions plus ou moins divines, et plus ou moins menées à bien, Frank Pierce implore le retour de l'aimée Mona dans un cri déchirant. New York pleure ses morts, Nicolas Gabion laisse perler sur ses joues des larmes qui n'ont rien de factice face à un public aux yeux rougis.
Nadja Pobel

À tombeau ouvert
aux Vedettes secrètes jusqu'au samedi 27 novembre.


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