La nuit en Rose


Soirée / Le nom Made To Play (littéralement «fait pour jouer») revêt la définition même du Dj tool, endossant derrière sa griffe de label indé la ferme volonté de produire des disques essentiellement destinés aux mixes. La petite entreprise de Jesse Rose est donc une affaire de Dj, qui fête entre deux galettes cinq ans de tech-house irrésistiblement remuante (c'est d'ailleurs Jesse lui-même qui, en 2004, a inventé le terme «fidget house» pour décrire sa musique, en réaction à la vague minimale qu'il jugeait alors trop sérieuse et cérébrale). En bon émule de Motown, cet électron Londonien (aujourd'hui exilé à Berlin) a digéré l'essence du funk, du jazz et de la Chicago house pour concevoir une musique qui parle directement au dancefloor, sans passer par l'intellect. Ses compiles mixées (Body Language en 2007, Re-Play pour les cinq ans de Made To Play) ont l'art de dénicher les valeurs montantes de la scène remuante (Tigerskin, Jan Driver, Riva Starr, Oliver $…), injectant du sang neuf dans les artères parfois viciées des pontes de la teuf. Depuis son Dj set aux Nuits Sonores en mai dernier, Jesse Rose a sorti un deuxième album, What Do You Do If You Don't, sur lequel l'imparable Forget My Name, avec Hot Ship, lui apporte de nouvelles lettres de crédibilité «fidget». De retour pour un Écho Sonore tout dévolu à son label, Mr Rose fleurira les platines de La Plateforme avec Oliver $, ce nouveau bourgeon avec qui il a notamment produit un «Wake Up» qui rappelle les grandes heures du Rex Club. Stéphanie LopezMADE TO PLAY NIGHT
À La Plateforme, vendredi 10 décembre


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«Un théâtre de l’insolence»