La belle mue de L'ONL


À y regarder de près, l'histoire d'un orchestre peut être palpitante. Le public ne saisit pas toujours l'importance de la cohésion du groupe, de l'esprit d'équipe qui impérativement opérer au sein d'un orchestre, de l'adhésion quasi inconditionnel que chaque instrumentiste doit à son chef. L'affaire est souvent complexe : entre lutte d'égos, jalousies diverses, l'équilibre est difficile à trouver. L'ONL a eu la chance d'avoir toujours à sa tête des chefs d'une exceptionnelle qualité artistique. Petit tour d'horizon chronologique de ceux qui ont fait, à leur manière, un véritable son d'orchestre salué par la presse internationale.Serge Baudo de 1971 à 1986 : Pendant toute cette période à la tête de l'ONL, il a fabriqué, à la manière d'un artisan, un son français si particulier, reconnaissable dans le monde entier. Il a été un chef d'orchestre rempli d'humanité, et sa générosité a transcendé les musiciens de l'orchestre sur chaque œuvre interprétée. Emmanuel Krivine de 1987 à 2000 : Véritable sorcier, cet homme volcanique est un musicien hors norme, impatient comme les plus grands, agacé quand un son ne vient pas immédiatement de l'orchestre. Malgré toutes les polémiques, cet impétueux a donné la hargne aux instrumentistes, il leur a peut-être appris l'intranquillité nécessaire qu'il faut avoir dans ce métier.David Robertson de 2000 à 2004 : Ce chef d'orchestre discret a fait découvrir le répertoire contemporain au public comme aux membres de l'orchestre. Il a su par là redynamiser le groupe autour d'un répertoire qui met souvent en danger. Jun Märkl depuis 2005 : ce musicien hors pair a su diversifier les répertoires, rendre accessible au plus grand nombre une musique trop souvent confidentielle, ouvrir les portes de l'Auditorium aux jeunes. Quant à sa marque de fabrique, elle est faite de générosité liée à une exigence artistique qui a amené l'orchestre à un niveau d'excellence.Léonard Slatkin à partir de septembre 2011. Tous les musiciens l'attendent avec une joie, une ferveur et une envie débordante de faire encore de la musique.


<< article précédent
En attendant Baudo