Bons Dj's, bonne santé

Électro / L'année démarre en trombe sur les dancefloors, avec un plateau de lives et de Dj's qui pourrait bien remplacer le programme «mangez-bougez» du ministère de la Santé. Le clubbing, c'est du sport. Stéphanie Lopez


Pour des raisons indépendantes de notre volonté, ce parcours électro ne pourra de prime abord pas s'adresser aux unijambistes, aux culs-de-jatte et autres femmes tronc. Et pour cause : les trois-quarts des soirées qui ont retenu notre attention s'avèrent sévèrement dancefloor, avec la venue de Dj's qui exigent un minimum de muscle au niveau du mollet. Prenons nos «local heroes», par exemple, auxquels les Échos Sonores consacrent une nuit spéciale (le 28 janvier à La Plateforme) : qu'il s'agisse de Reworks ou de Renart, les valeurs montantes de la tech' lyonnaise ne font pas dans le Dj set qui s'écoute sous la couette. Quant au «local hero» en chef, Agoria, il n'invite pas Carl Craig pour siester en douce sur son nouvel album, Impermanence – que l'impatience nous brûle de découvrir en primeur, le 4 février au Transbordeur. Pas de répit non plus au Kao, avec le retour hardcore des princes du chaos sonore : les mythiques Heretik (le 28 janvier) répondront aux Metek, un autre collectif aguerri en matière de free party. Une cure de guarana s'imposera par ailleurs pour suivre le rythme de Chris Tietjen et Maurizio Schmitz, les auxiliaires de Sven Väth, qui remettront le couvert pour une soirée Cocoon au Ninkasi, le 29 janvier. Et toujours du côté d'Elektro System, on ne saurait que trop conseiller la grand-messe du 12 mars, au Transbordeur, avec Damian Lazarus. Le boss de Crosstown Rebel faisant partie des dix Dj's mondiaux qui tirent l'électro vers le haut, on pourra même s'échauffer en réécoutant son excellent Dj mix récemment réalisé pour Fabric.Chili Con Zombie
Pas non plus de tout repos, le live de Panico (le 18 mars à l'Épicerie Moderne), promet un grand coup de Kick dans le rock d'obédience psychédélique. On compte sur le dernier album des Chiliens pour bousculer sur scène tous les repères du geek en goguette, un peu comme Kelpe (le 26 mars au Clac'son) sait chambouler derrière un simple laptop les codes alambiqués de l'électronica et du hip-hop. Dans le genre freaks aux concerts hystériques, il faudra aussi compter sur Zombie Zombie (le 24 février au Marché Gare) pour revisiter les thèmes de John Carpenter à grand renfort d'embardées krautrock. Enfin, si ce programme éreintant vous a vous-même réduit à l'état de zombie, il restera toujours deux options pour vous relaxer corps et âme. Le 27 janvier au Ninkasi, vous pourrez savourer tout le zen électro-jazz d'un bon concert d'Eric Truffaz. Et le 23 février au CCO, Lee «Scratch» Perry, le grand-père du dub, insufflera volutes de ganja et folklore électro-rasta du haut de ses 74 ans de bidouillages prolixes et planants. Transats bienvenus en attendant Mogwaï, le 20 mars au Transbordeur, qui devrait remettre le mur du son à la verticale.


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Belles branches de la rentrée ciné