Palettes sonores

De l'Opéra à l'Auditorium en passant par Grame, le choix musical à Lyon est immense. Dans chaque lieu, la saison se poursuit avec une envie d'imposer des musiques riches en diversité : Incursion dans le temps, passage du sacré au profane, de l'éphémère à la durée. Pascale Clavel


Classique / Lorsqu'on veut prendre la température de la création contemporaine, on vient aux Journées Grame et on renifle l'air du temps. Toujours attendues avec bonheur, ces journées disent à elles seules, toute la pluralité de la création musicale. En 8 concerts, films, installations, Grame montre avec force son engagement politique, esthétique et intellectuel dans le processus de fabrication d'œuvres «interartistique». Du 8 avril au 20 mai, zoom sur la Chine et Taiwan, célébration de l'année du Mexique en France, hommage à Luigi Nono, sans oublier une place de choix faite aux compositeurs de la région ; la création musicale est vivante et se montre dans ce qu'elle a de plus vivifiant pour l'esprit. Petit panel : l'ensemble Forum Music de Taipei et les Percussions Claviers de Lyon présentent ensemble un concert «frappé». Les petites boîtes sonores reviennent, ces objets insolites nous invitant à découvrir un paysage musical rien qu'à soi. Sous l'impulsion du flûtiste Fabrice Jünger, Au-delà des perspectives du sacré soumet chaque auditeur à une sorte de contemplation intime dans l'acoustique du Temple du Change. Tout est en effervescence, tout bouillonne.De l'insolite, encore…
Depuis le début de la saison, l'Auditorium affiche «Plus de musique et plus de choix». Un parcours Richard Strauss, une série Grands interprètes, des orchestres invités… mais avant tout, une Première pour un tout nouveau Festival French Kiss en février sous l'impulsion du directeur général de l'Auditorium, Laurent Langlois. Avec ce Festival, Langlois veut valoriser un répertoire méconnu voire boudé des Français. Au menu, Fauré, Chausson, Massenet, Gounod, Capelet à redécouvrir sans chichi. Autre nouveauté, Edith Canat de Chizy, compositrice inclassable, est en résidence à l'ONL pour une saison. Son œuvre, axée sur la couleur, est souvent d'inspiration mystique. À l'Opéra de Lyon, poursuivant ses «jeux de couples» emblématiques de la saison 2010-2011, Serge Dorny, dans sa grande générosité, offre un Festival Mozart sur un plateau. Après Wagner, une nouvelle Tétralogie voit le jour. Cosi, les Noces et Don Juan tout à la fois pour ceux qui en rêvaient mais n'osaient y croire. Belle idée, toute simple : il s'agit de dérouler les trois épisodes de la vie d'un homme en quelques jours. Trois âges de la condition humaine, trois moments de la vie de Mozart, d'une criante contemporanéité.


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