À fond les manettes - Janvier 2011

Chaque mois, la sélection jeux vidéo du Petit Bulletin. Janvier 2011 : un soleil doré, des explosions multicolores, des grottes maronnasses, des squelettes blancs comme des os et de la matière grise. Tout cela, c'est dans notre sélection des jeux qu'il ne fallait pas manquer le mois dernier. Benjamin Mialot


Golden Sun : Obscure Aurore
(Camelot / Nintendo) – Sur DS
Dès nos premières minutes de jeu, Golden Sun : Obscure Aurore nous a fortement déplu. La faute au coup de vieux qu'il nous a donné, le dernier épisode de cette remarquable lignée de jeux de rôle sur consoles portables datant de 2003. Et puis on a remarqué avec quel brio les développeurs de Camelot ont exploité les contraintes de ce support bien particulier qu'est la Nintendo DS. On s'est laissé happé par la partition de l'immense Motoi Sakubara (Valkyrie Profile, Star Ocean...), émouvoir par la grossièreté de la 3D dans laquelle baigne désormais la franchise et engloutir par la masse d'informations narratives distillées le long de la trentaine d'heures que compte l'équipée des descendeuses des héros des deux épisodes précédents (le bazar embarque carrément une encyclopédie). Bref on a repris nos marques, tant en ce qui concerne la résolution d'énigmes à base de magies élémentaires que ce qui relève de la recherche et attribution de Djinns aux propriétés variées, avant d'en arriver à la conclusion que, parfois, le conservatisme a du bon.Super Stardust HD
(Housemarque / Sony) – Sur PS3
Noël rimant avec écoulement des stocks, la majorité des très rares titres publiés en décembre l'a été par le biais de ce chouette procédé qu'est la distribution numérique. Parce qu'on a beau regarder nos vieilles boîtes comme un archéologue admire un bout de silex, l'essor de la dématérialisation est une sacrée aubaine pour les créateurs indépendants de l'acabit du studio Housemarque. A peine remis du succès de Dead Nation, celui-ci a rempilé cet hiver avec Super Stardust HD, shooter où le but est, comme dans le vénérable Asteroids, d'allumer tout ce qui pourrait endommager la planète sous votre surveillance. Un stick pour diriger le vaisseau, un autre pour viser, et c'est parti pour le festival pyrotechnique. Bas du front ? Seulement en apparence (et quelle apparence pour un «petit» jeu !) car, bien qu'immédiatement défoulant, SSHD requiert pas mal d'entrainement et de concentration pour qui espère atteindre les sommets du tableau des scores. Gaffe aux crampes.Cave Story
(Pixel / Nicalis) – Sur Wii
Cave Story a vu le jour en 2004 sur PC. Si on vous en parle aujourd'hui, ce n'est pas pour palier un manque criant d'actualités, mais parce qu'il a subit un petit lifting avant d'intégrer la ludothèque de la Wii. Et aussi et surtout parce qu'il s'agit d'un super jeu de plates-formes à l'ancienne où, dans la peau synthétique d'un petit robot, vous avez pour lourde tâche de protéger un peuple troglodyte des menaces qui le guettent, non sans chercher un moyen de retourner à la surface. Graphiquement, ne nous voilons pas la face, on a connu moins sommaire. Mais Daisuke Amaya, le créateur de la chose, a deux bonnes excuses : il a tout fait tout seul et a compensé les faiblesses techniques de son projet par un gameplay parfaitement équilibré entre action (merci l'arsenal de flingues upgradables) et exploration. Ajoutez-y un level design exemplaire, un univers agréablement ambiguë et il ne reste de la place que pour un tout petit reproche relatif à la trop grande facilité de l'ensemble.Raskulls
(Halfbrick) – Sur Xbox 360
Pas de jaloux. Après l'exclu Playstation 3 et l'exclu Wii, voici l'exclu Xbox 360, soit Raskulls, un jeu de plates-formes qui s'il s'avère loin d'être inoubliable se révèle à l'usage tout à fait amusant. D'une part grâce à son drolatique postulat, qui vous voit prendre les commandes de squelettes chargés de donner une leçon à des rats-pirates mal intentionnés. De l'autre grâce à l'efficace simplicité de sa réalisation et de ses mécanismes de jeu. Armé d'un outil capable de faire disparaître les blocs colorés vous barrant la route, il vous faudra en effet traverser des niveaux semés d'embuches en faisant bon usage des power-ups que vous trouverez chemin faisant et en veillant à distancer des adversaires contrôlés par l'I.A. (ou par d'autres humains en mode multijoueur). Simple et efficace qu'on vous dit, mais aussi un peu répétitif. Un défaut que tempèrent toutefois moult défis optionnels et une absurdité de tous les instants.Le jeu créé par une fille du moisGray Matter
(Wizarbox / DTP Entertainment) – Sur Xbox 360 et PC
Triste mais irréfutable vérité : rares sont les joueurs capable de citer le nom d'une femme travaillant pour l'industrie du jeu vidéo. A deux exceptions près. La sculpturale et souriante Jade Raymond et, plus intéressant, Jane Jensen, scénariste de l'inoubliable trilogie Gabriel Knight. Gray Matter la voit mettre fin à une dizaine d'années de silence vidéoludique. Pour l'occasion, elle est restée fidèle au genre qui à fait sa renommée, autrement dit le jeu d'aventure intellectuellement stimulant à tendance gothique. Et elle ne s'est pas moqué de nous, la bougresse. Avec ses environnements magnifiquement modélisés, sa paire de héros hors-normes (une prestidigitatrice sans le sou et un neurobiologiste névrosé que le hasard va lancer de concert sur une captivante enquête à tiroirs) et son mélange bien homogène de chasse aux trésors et de casse-têtes, Gray Matter a beau pêcher par excès de classicisme, il a tout pour faire oublier la précédente production du studio Wizarbox, le concon et ennuyeux So Blonde.


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