Contrôle parental


Zoom / Avec la notion de «théâtre intergénérationnel», Nino d'Introna a bousculé les codes du théâtre jeune public. Ce metteur en scène est parti d'une idée simple : les adultes ne sont pas condamnés à se sacrifier pour leurs têtes blondes et à passer une heure devant des spectacles d'un ennui mortel pour toute personne ayant fêté ses quatre ans il y a quelques décennies. Faire du théâtre tout public, où l'on peut se rendre accompagné de ses enfants, et y prendre du plaisir, voilà toute la différence. Belle idée sur le papier, mais dans les faits, peut-on tout dire au jeune public ? Sans doute, si on lui présente des textes et des mises en scène laissant la porte ouverte à l'imaginaire, au rêve, et présentant différents niveaux de lecture. Sans doute, en ôtant au théâtre jeune public sa fonction d'éducation. Et en imaginant ce théâtre comme un lieu de contradiction, d'émotions, un lieu qui ne soit pas rassurant, pas plus pour les enfants que pour les adultes et surtout en faisant confiance à un public, souvent bien plus averti qu'il n'y paraît. «Les enfants appartiennent à notre société, l'enfance telle qu'on la connaît aujourd'hui a été créée au XIXe siècle. Aujourd'hui, il y a des places définies pour les enfants, les adultes, les personnes âgées, les handicapés…. Je pense qu'un théâtre trop au service de quelque chose ou de quelqu'un perd sa liberté», affirme Nino d'Introna. En sept ans à la tête du Théâtre Nouvelle Génération, la méthode d'Introna a fait ses preuves : «faire du théâtre pour mettre le doigt là où les idées sont trop claires». DA


<< article précédent
Terres promises