Transmyzikales

Festival / En marge d'une programmation déjà enthousiasmante, le Kraspek Myzik fait son festival en février. Ca s'appelle Plug & Play. Le principe : brancher son instrument et jouer. Ben ouais. Stéphane Duchêne.


On a parfois tendance à oublier que point il n'est besoin de disposer d'un hippodrome, des terres en laissées en jachère par un vieil oncle ou même d'une grande cause humanitaire à défendre avec tambours, trompettes et Pascal Obispo, pour organiser un bon petit festival de musique. Lorsque celui-ci a lieu à quelques encablures des programmations redondantes des grandes migrations estivales, ce n'est pas plus mal. Et lorsque le lieu qui accueille est à peine plus grand qu'une tête d'épingle, bon, disons une grosse tête d'épingle, ça peut avoir son charme. Et ça n'empêche pas de convier quelques jolies tête d'affiche, comme on dirait : à la bonne franquette. C'est tout à fait le principe du festival Plug & Play, ci-devant établi au Kraspek Myzik et mis en branle par l'association rattachée Lerockepamort. Un événement en parfaite adéquation avec la jolie programmation pop-folk déjà délivrée par la petite salle au nom Krakra. Ainsi verra-t-on débarquer la belle rennaise Laetitia Sheriff pour un set solo des plus ébouriffants. Une bien belle soirée puisqu'en première partie, il sera également permis de tomber amoureux d'Arianna Monteverdi, une Dolly Parton réincarnée (même si la vraie n'est pas morte), à la voix juste soulignée de quelques notes de guitare ou d'Autoharp. Pré vert
Parmi les autres têtes d'affiche, le Stéphanois Angil tentera de caser tous ses Hiddentracks sur la petite scène du lieu. Mais on soulignera surtout, au rang découvertes, l'Islandais Benni Hemm Hemm. Si Benedikt Hermannsson, dit Benni, n'est pas le plus connu des musiciens islandais (soit la quasi-totalité de la population), il n'en reste pas moins l'une des figures à suivre de l'île de glace. Une figure, Milkymee, crème de jeune lyonnaise, est en train d'en devenir une et il faudra reparler à l'occasion. Ses pairs masculins n'auront pourtant rien à lui envier à commencer par le folk agité de Martin Mey ou, à des encablures du style de ce dernier, mais tout aussi habité, celui du belge Noria, quelque part dans le cousinage de la famille Buckley. Le lecteur essoufflé l'aura noté, l'affaire a des allures d'inventaire à la «pré vert». Mais pas seulement : les amateurs d'ukulele et de Cocoon à la plage, ne seront pas dépaysés par le duo Nazca. Moins de Cocoon, plus de plage et tout autant d'ukulele, du côté des Fidji Phoenix Sisters qu'on croirait tout droit sorti du tournage du classique burlesque Hellzapoppin. Au final donc, pas grand chose à jeter : un peu de pop, beaucoup de folk, et un peu de country juste bien dosée. Juste ce qu'il faut pour passer l'hiver. Le mieux étant encore d'aller vérifier ça soi-même. Festival Plug & Play
Au Kraspek Myzik, du jeudi 3 au jeudi 17 février.


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