La griffe de les Nuits

Le festival électro-indé Nuits sonores vient de lever un premier voile sur le déroulement de son édition 2011. Avec quelques ajustements qui n'entament en rien sa désormais célèbre formule. Stéphane Duchêne


On le sait, chaque année, Nuits sonores se dévoile petit à petit, au gré d'un calendrier savamment étalé. En février, malgré le froid, le festival enlève donc traditionnellement le haut. Une manière d'entretenir le suspense sur la programmation à venir en distillant quelques savoureux amuse-bouches et autres informations fondamentales, telle sa date de tenue, histoire qu'on puisse déjà réserver ses congés, une nounou, des billets de train, d'avion ou un week-end au Campanile qu'on passera finalement allongé devant un ampli. «Bon pour les dates, c'est facile, ça tombe toujours le week-end de l'Ascension», nous glisse Dj Catho. C'est donc du 1er au 5 juin que débarque cette année un festival qui poursuit sa mue. D'une part, l'ancien festival techno ne cesse de le marteler, il se veut toujours plus tourné vers l'indie rock, ce qui en soi est déjà un premier indice en termes de programmation (cessez-donc de baver, il faudra patienter jusqu'au 9 mars). D'autre part, s'il siègera cette année encore au Marché Gare comme lors des dernières éditions, ce sera pour la dernière fois, ce dernier étant voué à la destruction.Maxi Mini Sonore
Cette édition 2011 sera ainsi l'amorce, dixit Vincent Carry, noctambule en chef, d'une «version 2.0» du festival, soucieux de revoir notamment l'accueil du public et la question des horaires. Nuits sonores en profite au passage pour investir de nouveaux lieux, comme par exemple l'Hôtel de Ville, ou pour toucher à sa sacro-sainte formule. Ainsi un 4e All Day Long (traditionnellement au nombre de trois) verra-t-il le jour (en vedette cette année, Busy P, notamment) alors que le circuit électronique valorisera 15 labels lyonnais. Autres révélations attendues : la carte blanche à une ville et le toujours très prisé concert spécial. La première, qui se tiendra principalement au Musée d'art contemporain consacrera cette année Tokyo et sa foisonnante scène artistico-musicale. Le second accueillera, lui, le musicien-protée Chilly Gonzalez, une arlésienne longtemps courtisée par le festival. Enfin, devant le succès rencontré l'an dernier par Pedro Winter et son costume de dinosaure – face aussi au constat encourageant du taux de fécondité triomphant de notre belle et priapique nation – Nuits sonores a décidé d'élargir le format de Mini Sonore, soit les festivités réservées aux enfants de 4 à 10 ans. Avec comme nounou de luxe pour amuser les bambins, la Mary Poppers... euh Poppins préférée du festival : Laurent Garnier. Lui, au moins, on sait toujours qu'il sera là, fidèle au poste, puisqu'il n'y a guère que le rôle de dame pipi qui ne lui ait pas été dévolu. Mais qu'on se le dise, Nuits sonores est en pleine mue et tout peut désormais arriver. Nuits sonores
Du 1er au 5 juin


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