Éloge des vivants


«Je m'émerveille du rêve qui sonde l'avenir / Des soifs que rien ne désaltère...». Puisqu'avec Thierry Renard, coordonnateur du Printemps des poètes à Lyon, tout commence toujours par un poème, voici quelques vers d'Andrée Chédid (extraits de «Saison des Hommes») à qui est dédiée cette édition, tout comme à Édouard Glissant, récemment disparus. La poète française était venue plusieurs fois à Lyon lire ses textes. Elle souhaitait que cette manifestation soit «une épreuve du vivant». Et c'est exactement comme tel que ce rendez-vous est conçu : les poètes vivants viennent à la rencontre du public pour prouver que la poésie ne se trouve pas que dans les livres jaunis, qu'elle s'écoute aussi ! «C'est le printemps des poètes, pas seulement de la poésie», précise Thierry Renard. Ils sont une quinzaine d'auteurs cette année à se présenter dans les bibliothèques, les théâtres mais aussi les cafés, les commerces, les transports de Lyon, Bron, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin et Vénissieux. Parmi eux, le Libanais Salah Stétié, qui évoque ces infinis paysages – thème de l'édition 2010 du Printemps des poètes – dans ses recueils «En un lieu une brûlure» ou «Oiseau ailé de lacs». Les infinis paysages ne sont pas seulement géographiques, l'étendue de la poésie embrasse aussi d'autres domaines comme la chanson via la berlinoise Anna Kupfer ou encore les arts du cirque puisque qu'Alexandre Romanès, dont les membres du cirque tzigane du même nom étaient récemment menacés d'expulsion, est aussi poète. Et traditionnellement, au menu de ces festivités, le prix Kowalski, prix de poésie le mieux doté de France, sera remis. Cette année, il revient au Suisse Pierre-Alain Tâche. Au vu de cet engagement entier de la ville de Lyon dans cette manifestation, c'est presque naturellement que la ville accueillera le lancement national de l'édition 2012. Nadja PobelLe Printemps des poètes, du mardi 7 au mercredi 16 mars


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