À fond la caisse


Musique / À ceux qui se demanderaient encore ce que signifie le terme «post-rock» ou ceux qui croiraient qu'il s'agit d'une forme de punk joué par des facteurs, on conseillera d'écouter le dernier album de Maserati, "Pyramid of the sun". Un disque post-rock dans le sens où il matérialise ce qu'il reste quand justement du rock, il ne reste plus rien, ou alors juste une carcasse fumante (qui pourrait aussi être celle d'une Maserati, victime d'une poursuite apocalyptique façon "Mad Max"). À partir de ce squelette, ce groupe emblématique du genre, élabore la matière en fusion d'une musique qui renaît de ses cendres, une sorte de rock progressif bouillonnant (à ne pas confondre avec le rock progressiste, cher aux rockers rocardiens), empruntant au jazz, à la musique électronique, au punk, au psychédélisme. Sans doute cette renaissance a-t-elle à voir avec la tragicomique disparition du batteur Jerry Fuchs (également membre de !!! ou The Juan McLean), victime fin 2009 d'une chute mortelle dans une cage d'ascenseur lors d'une soirée caritative. On comprend dès lors grâce à Maserati que le post-rock, n'est pas ce qu'il reste après la mort du rock, une poste restante de la musique du diable en attendant la mue, une sorte de table rase, comme trop de groupes nous en ont donné l'impression. Il en est l'atome primitif et la matière noire. À la fois l'alpha et l'oméga, ce qui l'engendre et ce qui le dévore. Ce par quoi tout commence et finit simultanément. Même si elle peut être terrifiante et insupportable, l'écoute de "Pyramid of the Sun", disque à la puissance ésotérique, en est la preuve ultime. Stéphane DuchêneMaserati
Au Sonic, vendredi 11 mars


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Jimmy Rivière