Volcanico


Musique / Tiens revoilà la pop islandaise ! Au risque de lasser le lecteur qui rêve légitimement de soleil et de pina colada après cet hiver glacial. D'autant qu'en la matière – la musique islandaise, donc – on a un peu épuisé tous les clichés à geysers et autres métaphores volcaniques (surtout depuis que l'Eyjafjallatesouhaits a empêché le monde entier de rentrer de vacances l'an dernier).

Mais c'est un fait, le professionnalisme oblige à la compromission sémantique : car, quelque part entre la musique de chambre et pop orchestrale, la musique de Hjaltalin, groupe aussi populaire en Islande qu'il est rigoureusement inconnu en France, jaillit comme le fameux geyser de Geysir (c'est de là que vient le mot générique) au centre du pays. C'est-à-dire à intervalles réguliers.

Quel que soit le style adopté par ce groupe et son chanteur à la parfois voix proche d'un Sting qui se serait justement coincé une arrête de morue séchée dans le gosier, il y a quelque chose comme une soudaine décharge d'énergie gazeuse et pop qui vous propulse dans les airs jusqu'à Broadway.

Parmi la pléiade de groupes formés sur l'île de glace, Hjaltalin est sans doute le plus authentiquement foutraque et baroque (ce qui n'est pas peu dire), y compris quand d'un album à l'autre, il vide son sac pour le remplir de tout à fait autre chose. Hasard ou pas, on trouve sur "Terminal", leur petit dernier, un titre baptisé "Hooked on Chili". Le Chili, autre pays volcanique, qui comme un fait exprès envoie le même soir l'un de ses représentants, Panico. Une sorte de mélange débraillé de Franz Ferdinand et The Rapture. Rien à voir avec Hjaltalin si ce n'est dans l'art de faire éruption avec bonheur. Stéphane Duchêne Hjaltalin + Panico

À l'Epicerie Moderne
Vendredi 18 mars


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