Tous les soleils

De Philippe Claudel (Fr, 1h30) avec Stefano Accorsi, Clotilde Courau, Anouk Aimée…


Si Nanni Moretti voyait Tous les soleils, peut-être qu'il casserait la gueule à Philippe Claudel. Non pas pour avoir fait un énième mauvais film français (encore que), mais pour y orchestrer la victoire d'une bobocratie dépourvue de toute authentique résistance morale envers l'époque. Entre les petits problèmes d'un prof, veuf et immigré italien peinant à retrouver l'amour et voir grandir sa fille et son frère anarchiste filmé comme un sympathique bouffon fan de soap, Claudel a choisi son film. Il préfère la comédie balourde, le sentimentalisme niais, l'existentialisme petit bourgeois, pour tourner en dérision et annihiler le moindre rempart idéologique à notre décadence, ici entre autres incarnée par Berlusconi. Le pire, c'est qu'il en est très fier.
Jérôme Dittmar


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