La Nostra Vita

De Daniele Luchetti (Italie, 1h33) avec Elio Germano, Raoul Bova…


Claudio, ouvrier dans le bâtiment, doit se remettre de la mort de sa femme, s'occuper de ses enfants et camoufler une négligence professionnelle ayant entraîné un accident mortel. Luchetti nous demande, dès le premier tiers de "La Nostra Vita", de compatir à la dégringolade de son héros. Mais Claudio est avant tout un imbécile, macho et égoïste, raciste et irresponsable. Ce n'est pas un jugement moral mais un fait indéniable, que le cinéaste passe pourtant la majeure partie de son film à ignorer. Sous couvert de comédie, il ferme les yeux sur des plaisanteries douteuses («Tu as déjà vu un noir construire un toit à sa cabane ?»), et au prétexte du mélodrame, il se met au diapason du mauvais goût de son personnage. Sa démission de metteur en scène (le film est hideux visuellement, proche d'un téléfilm de la RAI) ne fait que renforcer l'odeur nauséabonde qui se dégage jusqu'au bout de cette "Nostra Vita" aux relents berlusconiens. Christophe Chabert


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