Un été à la Fourvière

Festival / Ô joie, la programmation toujours pléthorique des Nuits de Fourvière vient de tomber. Avec comme chaque année l'idée bien ancrée de transcender son antique écrin pour nous enchanter tout l'été. Stéphane Duchêne


Prêts, partez ! En tête des spectacles de l'été caracolera We Were Horses, création autour de la danse et de l'équitation de Carolyn Carlson et Bartabas, l'homme qui murmure vraiment à l'oreille des chevaux et souvent à Fourvière. C'est la grande force des Nuits que de proposer chaque année moult spectacles inédits et autres créations. En théâtre notamment, avec I Am the Wind de Jon Fosse mis en scène par Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang, Aristophane de Serge Valetti mis en scène par Georges Lavaudant et la Salle d'Attente inspiré à Kristian Lupa par Lars Noren. Année Jean Genet oblige, ce sera double dose avec, là encore, la création des Nègres version Emmanuel Daumas et le spectacle à succès de Jeanne Moreau et Etienne Daho autour du Condamné à Mort. En classique, la Flûte sera Enchantée par le grand Peter Brook, promet de savoureux décalages. Tout comme le Carmina Burana de Carl Orff vu par la troupe catalane La Fura Dels Baus. En matière de cirque, il faudra faire hyper gaffe car les Tziganes vont tomber du ciel lors du spectacle, bien nommé, Les Tziganes tombent du ciel. Bon, en réalité ils font du trapèze et ne sont pas censés tomber. Inédit en ces lieux sera aussi le Battle Break Dance, en partenariat avec le festival L'Original, une compète internationale de danse hip-hop qui risque d'embraser le Grand Théâtre. Sting symphonique, Calogero aussi
Bonne nouvelle, les Lyonnais que les annulations d'Agnes Obel et Junip au printemps ont plongé dans la catatonie jusqu'à les empêcher de voter aux cantonales, revivront à l'idée de leur réapparition «miracle» à Fourvière. Les seconds avec Cocoon. Amateurs de folk, vous en serez d'ailleurs pour vos frais avec deux triplettes Villagers, Moriarty, Beirut et Alina Orlova, Angus & Julia Stone, Yaël Naïm (pour ceux qui viennent à Lyon en surf il y aura aussi Jack Johnson). Malgré cette belle offensive de la jeunesse emmenée par les remuants Arctic Monkeys, les morceaux de choix restent les indémodables (les vieux) : Lou Reed, Bryan Ferry, Sting en version symphonique (une idée qui faute d'être tombée dans l'oreille d'un sourd est tombée dans celle de Calogero, mince), le groupe écossais Texas (eh ben si), Paolo Conte et le charbonneux Tom Waits. Ou du moins, une poignée d'artistes (Arthur H., St. Vincent, The Tiger Lillies) qui se chargeront de rendre hommage à son Rain Dogs, mythique album de blues déglacé au Bourbon. Côté français, Florent Marchet ouvrira pour Zazie et Bumcello pour Catherine Ringer. Mais c'est le rayon world qui sera en fusion avec en tête le blues réunionnais de Danyel Waro. A contrario, la Nuit du Fado, cet art de la déprime portugaise, réjouira surtout ceux qui ont besoin de pleurer un bon coup. De joie peut-être, à l'annonce du «duel» entre le pianiste tatoué Brad Mehldau et le saxophoniste Joshua Redman. Tout cela précédera d'un souffle un éclat final pour le coup bien terne (Lilly Wood & the Prick Tété, Taraf de Haïdouks...), mais comme chaque année, le jugement dernier se fera au lancer de coussins.Programmation complète Nuits de Fourvière 2011 :


<< article précédent
Laurent Pernel, «Burn out»