La Nuit Américaine


Électro / Chicago, centre névralgique de la communication et des industries américaines. On y boit de la Bud, on y joue au basket, on y gère la bourse des matières premières et, surtout, on en pince pour le groove. «Toute la house que j'aime, elle vient de là elle vient de la ville qui a vu naître le blues» : de Muddy Waters à Derrick Carter, nombreux sont les Chicagophiles qui pourraient remixer ainsi le refrain de Johnny. À commencer par les Dj's. Derrick Carter, co-fondateur du bien nommé label Classic, est en ce sens une mine dancefloor. Une manne historique, qui dans les 80's mixait déjà Fairley Jackmaster Funk et Steve Silk Hurley, alors qu'il n'avait pas l'âge de hanter le Warehouse où fleurissaient les premiers smileys. Moins glorifié que Frankie Knuckles et pourtant tout aussi fondateur, Derrick Carter, c'est trente ans de jackin' beat et un style unique, qui retourne toujours les clubs en deux coups de kick. Une technique parfaite, avec pour seule recette : «Tu donnes, le public te rend, alors tu donnes encore plus. Voilà comment on fait décoller un set». En témoigne sa nouvelle compile, Fabric 56, mixée pour le compte du fameux club anglais, qui concentre 1h15 de classiques ; Chicago pur jus (Green Velvet, Dj Sneak…) et autres remixes de son cru (rappelons que son CV sonique en compte plus de 250, toutes musiques confondues). Vous l'aurez compris, un set de Carter annonce autrement plus qu'un bon quart d'heure américain. Chez ce chic type de Chicago, c'est toute l'histoire de la house qui déferle, et qui défend dans son sillon, mieux qu'une manne pour la fête : des mixes en forme de manifeste. Stéphanie LopezDERRICK CARTER
À la Plateforme, vendredi 15 avril (Écho Sonore 96)


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