Maestronomy


Laissez tomber Cannes et la Côte d'Azur. Bien trop cliché. Trop dans le mistral. En ce printemps, les quatre jeunes gens dans le vent, c'est Metronomy, et la meilleure carte postale à s'envoyer dans l'iPod, c'est celle de The English Riviera. Un disque comme un décor de cinéma, conçu par Joseph Mount comme un hommage à son Devon natal. Une station balnéaire fantasmée, envisagée comme l'équivalent synth-pop de la west coast américaine. Un Glamorama so british en bord de mer, où les cris des mouettes côtoient claviers et clins d'œil obsolètes. Un paysage imaginaire pour des chansons qui se situeraient entre Eagles et James Murphy, avec ce qu'il faut de bidouilles électro pour rappeler que Joseph Mount, avant d'être un leader pop exilé à Paris, a longtemps été ce geek de studio reclus dans sa cambrousse anglaise. Riviera rurale où il vivait en ermite parlant à ses bécanes, avant de trouver avec Nights Out la consécration du jeu de groupe. Trio devenu quatuor, Metronomy change dès lors de line-up (une fille à la batterie, un black à la basse) et d'humeur. Alors que Nights Out était un plaidoyer en faveur des soirées foireuses, du clubbing non festif (tout un concept !) servi par des lyrics désenchantés, The English Riviera est une cascade de chansons radieuses, tantôt pétillantes tantôt langoureuses. On danse ici en battant la campagne, en shootant dans la boule à facettes ou en chantant We Broke Free, relax dans un vieux rocking-chair qui ulule face à la mer. Les amateurs de jouets robot-pop enjoués vont adorer, et les inconsolables de feu LCD Soundsystem y trouveront sans doute matière à se ressourcer.

Stéphanie Lopez

METRONOMY
Au Kao, mardi 24 mai


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