Une question de feeling


Musique / C'est un peu malheureux à avouer mais quand un groupe place deux titres de son premier album, les excellents More et Second Category, dans des pubs télévisés, il y a fort à penser que d'une : il détient la recette du tube universel capable d'illustrer musicalement n'importe quoi (un rasoir, une bagnole, un coupe-ongle). Et que de deux : une gloire mondiale lui est conséquemment promis (tout le monde utilise un coupe-ongle). En ce qui concerne les Tellers, pour la seconde hypothèse, il faudra sans doute encore attendre. D'autant que ceux que l'on comparait, à juste titre, à des Libertines acoustiques, ont connu peu ou prou les mêmes problèmes que leurs aînés avec le divorce des deux co-leaders du groupe, Benoît Baillieux-Bénon et Charles Blistin. Ce dernier parti, cela n'a pas empêché, BBB et le groupe belge, largement remanié, de continuer avec Close the Evil Eye, un album légèrement plus rock et passablement moins inspiré. Un seul être vous manque... On n'y retrouve en effet pas, ou pas assez, la légèreté et la foutraquerie à l'œuvre sur Hands Full of Ink, cette urgence pourtant laid-back qui semblait à l'œuvre, ces tubes sans lendemain qui s'enfilaient à la pelle dans un joyeux bordel de saut du lit. De l'importance de l'émulation d'un duo dans la survie et l'inspiration d'un groupe. Quelle meilleure preuve que le duo Alban Jamin-David Guillaume, les deux leaders historiques de nos chouchous lyonnais Purple Lords qui partageront la scène avec les jeunes belges. En Jagger-Richards ou Verlaine-Hell lyonnais, les deux guitaristes sont les détenteurs d'une alchimie qui transforme tous les morceaux des Lords en pépites et tous leurs concerts en grands moments de fusion (à tous les sens du terme). Même si eux, on les verrait davantage illustrer une pub pour un vieux modèle de Ford. Stéphane DuchêneThe Tellers + The Purple Lords
Au Kafé, Vendredi 27 mai.


<< article précédent
Oxbow