La cie créole


Sans doute ne reconnaîtra-t-on jamais à sa juste valeur le talent du Réunionnais Danyel Waro. À l'échelle de l'Océan Indien, on peut sans doute voir en lui une sorte de Bob Dylan de l'hémisphère sud, doublé d'un Alan Lomax, du nom de cet Américain qui passa sa vie à rassembler des morceaux du folklore musical américain, d'antiques refrains bluegrass aux chants de prisonniers enchaînés. Daniel Hoareau (oui, comme le joueur du PSG, lui aussi réunionnais) rebaptisé Waro pour la scène, est celui par qui le Maloya, aujourd'hui classé au patrimoine de l'Unesco, est arrivé jusqu'à nous. Blues né dans l'océan indien, il est comme toute forme de blues, une musique politique. Symbole des revendications identitaires et de l'esclavage, le Maloya a même failli être éradiqué avant d'être sauvé par le... Parti Communiste réunionnais. La découverte du Maloya, symbole du refus de l'influence métropolitaine, est un choc pour Waro l'insoumis, emprisonné deux ans pour refus de se soumettre à l'obligation du service militaire. Mais c'est avant tout un choc personnel et musical qu'il tente de démocratiser depuis près de 25 ans, avec des talents de bluesman qui auraient pu germer à n'importe quel endroit de la terre, tant ils semblent universels. SDNUIT CRÉOLE
À l'Odéon, jeudi 28 juillet


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