Trois questions à Thierry Frémaux


Petit Bulletin : La présentation de The Artist en ouverture du festival à la Halle Tony Garnier ne pose-t-elle pas le même problème que l'avant-première à Bercy du dernier Harry Potter ?
Thierry Frémaux : Il y a un flou juridique. Ce n'est pas illégal de la part de la Warner de faire des opérations commerciales payantes autour de ses films. On a proposé à l'ARP [Société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs, NdlR] et aux exploitants de faire un dépaysement de la billetterie, mais ils n'ont pas voulu, jugeant que c'était trop compliqué. Le plus drôle, c'est que Michel Hazanavicius, réalisateur de The Artist, est aussi membre de l'ARP. Finalement, ce sera juste une avant-première exceptionnelle d'un film qui sortira dix jours après.

Vous avez prévu un hommage pour les 20 ans de Rhône-Alpes cinéma, mais vous ne montrez pas de films co-produits par la structure. Parce qu'ils ne sont pas montrables ?
C'était pour ne pas faire de jaloux parmi les cinéastes qui ont tourné dans la Région. Il y aura peut-être une avant-première d'un des films coproduits récemment par Rhône-Alpes cinéma. Nous inviterons surtout des cinéastes pour fêter avec eux cet anniversaire. Il était important de souligner qu'il y a vingt ans, Roger Planchon a créé cette structure pionnière, qui a ensuite inspiré de nombreuses autres régions.

Quels sont les projets pour le festival Lumière dans les années à venir ?
Tout l'été, nous avons réfléchi à exporter la formule et le sigle «Lumière», comme Tribeca ou Sundance ont pu le faire. Nous avons eu des propositions dans ce sens, pour faire un festival où les films du patrimoine seraient présentés à nouveau au grand public. On y réfléchit encore, mais ce qui nous préoccupe surtout, ce sont les 5 ans du festival Lumière ici, à Lyon !


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