Le système foie gras


Off / À Lyon comme ailleurs, chaque gros festival ou événement culturel ressemble de plus en plus à un gavage d'oies. Pendant toute la durée dudit événement, il faut pouvoir écouter, voir, danser 24h/24h et ce sur l'ensemble du territoire en question. Impossible d'échapper au mastodonte et, sous-entendu implicite, si vous n'y trouvez pas votre compte ou votre tribu, vous n'êtes qu'un ingrat ou un rustre. La Biennale d'art contemporain n'échappe pas à cette hystérie ubiquitaire… En plus des quelques 70 artistes et quatre lieux officiels, elle propose comme éléments satellites : une programmation Veduta implantée surtout en banlieue (avec des artistes en résidence et des événements dans des quartiers difficiles ou des lieux décentrés), une foire d'art contemporain, d'innombrables expositions en «Résonance» dans les galeries, musées et centres d'art de la région, des spectacles vivants eux-aussi résonant, un focus sur une dizaine d'expositions du programme «Résonance» (dont on peut conclure donc qu'elles résonnent plus que les autres !), des concours d'affiches, de photos, de vidéos, de nouvelles… C'est la fête, ou alors vous n'êtes qu'un mauvais coucheur… Nous retiendrons surtout, en ce qui nous concerne, certaines expositions de Résonance ou événements de Veduta (dont nous vous reparlerons au fil des prochains numéros), et la troisième édition de Docks Art Fair (jusqu'au 18 septembre, quai Rambaud, à côté de la Sucrière). C'est là l'occasion de découvrir «à domicile» une foire d'art contemporain tout à la fois intéressante, originale et plutôt modeste. Sous chapiteau sont réunies une trentaine (et cela suffit pour un visiteur «humain») de galeries internationales présentant chacune un seul artiste à travers des œuvres récentes. Soit une trentaine de petites expositions personnelles ou d'occasions de découvrir des artistes contemporains pour la plupart méconnus mais talentueux. JED


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L’anti-système Victoria ?