Tryptique musical


Petite balade dans trois lieux où la musique classique bouillonne, où l'innovation est un credo, où l'exigence artistique semble totale.Passez par ici
Le Festival de Musique Baroque ouvre sa 29e édition. Son directeur artistique, Eric Desnoues, peut se frotter les mains par avance. Il a su faire venir les baroqueux les plus audacieux, ceux qui savent prendre encore des risques, ceux qui osent faire quelques infidélités à la partition, ceux qui offrent généreusement des interprétations réjouissantes voire inattendues. Dès l'ouverture, grand frisson assuré avec l'Ode à Sainte Cécile de Purcell sous la baguette d'un Jean Tubéry qui impose toujours une lecture pleine de spiritualité et d'élégance aux œuvres qu'il touche. S'égrènent au fil de la saison des chefs-d'œuvres servis par des interprètes très inspirés. Un Messie de Haendel, une Fairy Queen de Purcell, une Passion selon Saint Jean de Bach. À côté de ces mastodontes, s'imposent de drôles de petits moments décalés et savoureux.Et par là
De la sérénité, de la fierté aussi pour Jérôme Chabannes, directeur artistique de Piano à Lyon. Une septième saison qui s'annonce exceptionnelle, un programme à rendre jaloux les plus grandes salles du monde, des noms d'artistes qui donnent le vertige. Bertrand Chamayou revient un peu comme chez lui, cette fois accompagné du prodigieux violoncelliste Henri Demarquette pour une soirée Debussy, Schumann et Chostakovitch. Piano à Lyon crée la surprise dès l'ouverture : la jeune pianiste géorgienne Khatia Buniatishvili, remarquée par Martha Argerich s'y colle. Son talent et sa virtuosité sont à couper le souffle, déjà. Bardée de récompenses, elle va offrir au public lyonnais la Sonate en si et la Mephisto valse de Liszt. Les sœurs Labèque seront là aussi avec un Boléro de Ravel très surprenant tout comme la grande et divine Martha Argerich, le fidèle Michel Dalberto, le très délicat Roger Muraro. Jérôme Chabannes prend le pari aussi de faire découvrir de jeunes pianistes : David Kadouch, Adam Laloum. Quant à Alexandre Tharaud, il revient avec les Variations Golberg.Sans oublier…
…le Conservatoire National de Musique et de Danse qui propose une saison publique autour de l'insularité et de l'imaginaire qui va avec. Terra incognita, entre Venise, le Japon et tout ce qu'une île peut offrir de phantasmes. Et puis, tout le reste : des nuits festives, des collaborations nouvelles avec l'ONL, des soirées lyriques…


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Du nez et de l’air