True legend

De Yuen Woo-Ping (ÉU/Chine/HK, 1h54) avec Vincent Zhao, Andy On…


Sur le papier, True legend ressemble au rêve humide de tous les fans de cinéma d'arts martiaux : une biographie de l'inventeur de la boxe de l'homme saoul (immortalisée par Jackie Chan dans les Drunken Master), une trame évoquant The Blade, un casting regroupant des grosses brutes en kung fu, et le grand retour derrière la caméra de Yuen Woo-Ping, légendaire chorégraphe des combats de la trilogie Matrix et de quantité de bons films, qui se frotte pour la première fois à la 3D.

Avec une dose conséquente de magnanimité, les premières bobines font gentiment illusion. True legend suit l'archétype antédiluvien des films d'arts martiaux (bonheur, arrivée du méchant, déculottée du héros, déprime, entraînement, dérouillée du méchant), avec une application scolaire, autant à même de stimuler la nostalgie que de lasser. Surtout qu'il faut malheureusement composer avec des tares envahissantes, en tête desquelles on citera des effets numériques d'une laideur confondante, surlignés par une réalisation à la traîne – y compris dans les scènes de combat. Mais la vraie mauvaise surprise, c'est la scission de True legend en deux parties fortement déséquilibrées : après avoir bouclé tous les enjeux narratifs, on se retrouve avec trois quarts d'heure de rab' ! Un parti pris casse-gueule, surtout quand on réalise que cette sorte de séquelle, intégrée à la diable, joue sur la corde chauvine apparemment inévitable des nouveaux blockbusters hongkongais, où les gentils Chinois défoncent d'arrogants mastodontes occidentaux gueulards. À l'instar d'un David Carradine dans l'un de ses derniers rôles, on en vient à se demander dans quelle galère on s'est embarqués. 
François Cau


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