Un Talent, en Majuscule


Classique / Pour sa septième édition, Piano à Lyon a choisi de faire une belle place aux jeunes talents. Parmi eux, la jeune et remarquable pianiste géorgienne Khatia Buniatishvili ouvre la saison. Sa notoriété va déjà croissante. C'est à dire qu'à 23 ans, elle brille comme ses aînés et irradie comme personne. Ceux qui ont pu l'entendre parlent à voix basse d'un miracle musical, comme en secret, comme s'ils étaient trop éblouis. Sa maitrise technique, sa grande virtuosité, son élégance naturelle sont à couper le souffle. Quant à son lien avec le piano, il paraît d'une simplicité étonnante : «Pour moi, jouer est un plaisir physique, comme danser.» Elle vient à Lyon pour une soirée unique, et Jérôme Chabannes, le directeur artistique de l'événement, peut se féliciter d'avoir su programmer cette perle rare. Remarquée par la grande Martha Argerich, Khatia Buniatishvili a fait des débuts fulgurants avec l'orchestre de Philadelphie. Révélation du Festival de Verbier avec le périlleux Troisième Concerto de Rachmaninov, elle va interpréter Salle Molière la Sonate en si mineur et la Méphisto-Valse de Liszt, trois Scherzos de Chopin ainsi que trois mouvements de Petrouchka de Stravinsky. Un programme varié qui peut mettre en danger plus d'un interprète averti. Mais c'est cela qu'elle aime : se dépasser, se transcender pour malaxer les œuvres et les faire siennes. Khatia Buniatishvili s'impose sur toutes les scènes internationales, son jeu est hypnotique, son charisme contagieux.
Pascale Clavel


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La Double inconstance