The Loved ones

Sean Byrne ARP / TF1 vidéo


Resté scandaleusement inédit en salles, cet excellent film d'horreur australien sort en DVD, et on ne saurait trop vous conseiller de vous jeter dessus. Sean Byrne, avec un mauvais esprit digne des créateurs de South Park mais aussi du Tobe Hooper de Massacre à la tronçonneuse, imagine une famille très particulière puisque le père choisit d'offrir à sa fille, rejetée par ses camarades de classe, un beau cadeau d'anniversaire : un amoureux parfait, beau gosse, intelligent, sympa. Il le séquestre et décide de lui faire passer une soirée mémorable, où l'expression «papa bricoleur» prend un sens particulièrement macabre. Sa fifille elle-même a l'air salement endommagé niveau matière grise et ne semble pas se formaliser des pulsions incestueuses de son géniteur. Byrne trouve même une parade bienvenue au reproche qu'on pourrait lui faire (celui de se mettre du côté des gens normaux plutôt que des freaks) : le beau gosse est un nœud de culpabilité, tout sauf un teenager arrogant et méprisant. De toute façon, là n'est pas vraiment la question : The Loved ones est avant tout un grand huit horrifique à la mise en scène particulièrement chiadée, s'aventurant dans le grand-guignol pour mieux revenir à un effroi viscéral et authentiquement troublant. La sauvagerie et le jusqu'auboutisme du film font plaisir à voir, tant le cinéma d'horreur contemporain a fini par céder aux sirènes d'une aseptisation générale. Ça fait mal, donc ça fait du bien. Christophe Chabert


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