Josh Rouse and the Long Vacations

S/T Bedroom Classics


Auteur né dans le Nebraska passé par Nashville et installé à Valence, dresscode à base de chapeau de paille et de chemisettes de bucheron assigné au barbecue, chansons composées comme on écrit des cartes postales (i.e. exotiques et familières à la fois), backing band baptisé à l'avenant, artwork décliné en carnets de type Moleskine et messenger bags... Josh Rouse n'aurait pas sa place attitrée dans notre panthéon de l'americana, on soupçonnerait son quinzième enregistrement discographique d'être l'œuvre d'un grand manitou du marketing désireux de se farcir la génération Lonely Planet. Il serait de toutes façons indécent de cantonner à un public cible ce disque éponyme. Non pas qu'il atteigne les sommets d'empathie et de fluidité mélodique que constituent les premiers efforts du bonhomme. Mais à l'heure où le folk, musique intestinale et vagabonde par excellence, est l'apanage d'adolescents finis au Benco et de chorales de bouffeurs de pois chiches, la finesse et la dignité avec laquelle Rouse, à l'ombre de sa voix de crooner juvénile, mêle fondamentaux latinos (guitares flamenco, maracas caliente), arrangements ricains (piano bastringue, banjo claudiquant) et vice versa, est tout simplement fantastiquébourrifante.


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