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Architecture / «Ville cratère», «ville alligator», «ville flottante», structures ventouses ou proliférantes, «bulle pirate», «cellule amphibie»… Autant de concepts et d'idées non point tirés d'un roman de science-fiction mais de l'œuvre de Jean-Louis Chanéac (1931-1993). Un artiste architecte et un architecte artiste dont les projets utopistes tentaient de répondre aux problèmes de son (et de notre) époque : explosion démographique, enjeux écologiques, sérialité industrielle… Ses recherches sont souvent restées dans les cartons, mais dans les années 1980, en Savoie essentiellement, plusieurs réalisations étonnantes et très ancrées dans leur contexte environnemental ont vu le jour. Et Chanéac, dès 1976, construisait sa propre maison sous forme de gousse de haricot avec cuisine et salle de bains en petits pois, porche d'entrée et cage d'escalier en forme de vulves ! «Aboutir à des formes qui, par leurs possibilités de connexions, peuvent proliférer dans l'espace par leur propre félicité comme les cellules d'un être vivant» était l'un des buts de l'architecture utopique, poétique, plastique et organique de Chanéac. Jusqu'au 10 novembre, le CAUE présente une exposition qui retrace son passionnant parcours.
Jean-Emmanuel Denave


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La carte et le territoire