Extra Cale


Rock / Le journaliste et critique Arnaud Viviant a un jour développé une théorie sur les œuvres en solo de ces deux frères ennemis qui permet de se livrer à un petit jeu très amusant : détecter chez Lou Reed, à travers ses morceaux, sa part calienne, et chez John Cale, le Lou Reed qui est en lui. Comme si l'un et l'autre avaient, en dépit des antagonismes, des brouilles interminables, irrémédiablement déteints l'un sur l'autre.

En 2011, alors que le «rock'n'roll animal» s'est fait cornaquer (à moins que ce ne soit l'inverse) par cette vieille bête malade et paranoïaque de Metallica pour l'album Lulu — on imagine qu'un service psychiatrique entier a dû être convoqué en studio pour regarder voler les ego (et autres objets lourds) par dessus les consoles – c'est bien John Cale qui s'amuse à composer des chansons comme Loulou n'en écrit plus.

Déjà en 2005, avec le single Perfect, tiré de blackAcetate, Cale livrait un de ces singles au tranchant reedien, proche du pastiche un rien provocateur. C'est encore le cas avec Catastrofuk single et néanmoins tube énorme du EP Extra Playful qui annonce un album pour le printemps. Le presque septuagénaire s'y régale avec une bonne dose d'auto-dérision. Le reste est plus calien, autant dans les compositions, plus exploratrices, les expérimentations électro, les facéties incessantes (parfois fatigantes, comme sur Hey Ray ou l'autotuné Pile à l'heure). Mais comme c'est John Cale...
SD

 

« Extra Playful » (Domino)

 


JOHN CALE "Catastrofuk" par domino


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John Cale, Lyon 2011