Foster the People

Torches (Columbia / Sony Music)


Il est des groupes qui jouent avec les esthétiques comme on fait se bastonner des figurines articulées. D'autres pour lesquels écrire une chanson relève du même processus que le démontage/remontage d'un ordinateur éducatif. D'autres encore qui ne jurent que par la spontanéité et l'urgence d'ordinaire réservées aux gribouillages sur ardoise. Les trois Californiens de Foster the People, eux, composent comme on s'amuse avec un baril de cubes en bois. Autrement dit en opposant à la faible diversité des éléments à leur disposition (une guitare, une basse, quelques percus, deux-trois synthé et basta) leur sens de l'équilibre (rythmique) et leur fantaisie (mélodique). Deux qualités, c'est heureux, dont ils ont à revendre : plus ensoleillé qu'un petit-déjeuner en compagnie de l'ami Ricoré, leur premier album aligne tout juste dix morceaux et autant de tubes irrésistibles, non sans conjurer dans un même mouvement la sunshine pop stupéfiante made in Wesleyan University et l'indie funk cathartique tel qu'on le danse sous la bannière DFA. Un feel-good record parfait, en somme. De là à dire qu'en creux de ses refrains gélatineux se dessine la silhouette d'un nouvel MGMT ou d'un nouveau The Rapture, sachons raison garder en attendant la suite.


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