Smith is not dead


Rock / Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Patti Smith a su évoluer sans jamais vraiment changer. Certes la rockeuse efflanquée et farouche comme un chat de gouttière s'est peu à peu métamorphosée en vieux matou au regard matois. Mais c'est sans doute davantage dû au regard qu'elle porte sur son statut d'icône rock et punk — dont elle semble se moquer comme de sa première griffe. Car au fond le diamant brut ne s'est jamais poli. En témoigne cet amour jamais démenti de la poésie — Rimbaud, son amour de toujours, Ginsberg, son ami, et bien d'autres — qui loin d'être une fantaisie post-adolescente est bien la sève qui a toujours nourri son art musical. La preuve avec cette lecture au Transbordeur qui précédera un concert sans doute fiévreux, le 14 novembre. La rockeuse, elle non plus, ne s'est jamais assoupie. Il faut l'entendre, comme c'était le cas sur Twelve, son album de reprises ou régulièrement en live, empoigner Gimme Shelter des Stones comme Mick Jagger lui-même ne pourrait plus le faire. Ou dépoiler, à 66 ans maintenant, le Smells Like Teen Spirit de Nirvana, comme une ultime preuve du fait que cette diablesse nous enterrera tous.
Stéphane Duchêne


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