Échos au crépuscule

Insomniaque / C'est bientôt la fin pour les Échos sonores : arrivés à leur centième rendez-vous, ils couperont définitivement le son… Une dernière salve qui est aussi, pour Arty farty, un moyen de préparer un avenir chargé. Christophe Chabert


Créés dans la foulée de la deuxième édition de Nuits Sonores, les Échos sonores ont permis à Lyon de se replacer sur la carte de l'électro et du clubbing hype, et pas seulement le temps d'une semaine de festival. Pensés comme un pendant régulier de ce grand raout annuel, mais aussi comme sa vitrine auprès du public lyonnais, les Échos sonores ont beaucoup navigué durant ces sept années ; si La Plateforme a accueilli la majorité de leurs escales, ils se sont aussi amarrés du côté de Jazz à Vienne, du DV1, de l'Épicerie Moderne à Feyzin, des Subsistances et du Transbordeur, notamment depuis le changement de sa direction. Quant aux artistes invités, ils représentent une histoire fidèle de ce qui s'est passé en matière de musique électronique depuis 2003 : de la déferlante Justice au culte Squarepusher, du phénomène Birdy Nam Nam au vétéran Kevin Saunderson, toutes les esthétiques, des plus fashion aux plus alternatives, sont passées par les Échos. Comme un drôle de présage, un des habitués du rendez-vous, Dj Medhi, n'a pas pu honorer la cinquième date qu'il devait faire à Lyon sous ce label pour cause de chute mortelle, et ce l'année où les Échos sonores ont décidé de baisser le rideau. Car voilà, après trois soirées qui se voudront représentatives d'une démarche au long cours (une première programmée par Agoria, une autre avec les kids anglais psyché-rock de Wu-Lif et une dernière avec le pilier Laurent Garnier), arrivés à leur 100e numéro, les Échos Sonores se tairont. Définitivement.

Quelques échos du futur

Arty Farty donne plusieurs raisons à cette mise en bière en plein succès : d'abord la sensation d'avoir accompli sa mission et suscité des vocations ; le nombre de rendez-vous récurrents en matière d'électro explose à Lyon, montrant qu'Échos Sonores a visiblement fait école. Ensuite, la préparation du dixième anniversaire de Nuits Sonores, qui nécessite de mobiliser toutes les énergies — et ce d'autant plus que le festival a été privé de deux de ses lieux-phares des éditions précédentes, le Marché Gare et la Piscine du Rhône. Sans en faire une raison à cet arrêt, Vincent Carry, directeur d'Arty Farty, annonce aussi la candidature de l'association pour investir la salle située sur le toit de La Sucrière. Depuis des années, en effet, Arty Farty cherche à se sédentariser et à avoir un lieu bien à lui. Si le projet va jusqu'à son terme, le rendez-vous qui prendra la suite des Échos Sonores en septembre 2012 pourrait bien avoir non seulement un nom, mais aussi une maison attitrée…

Échos sonores 98 : Agoria présente…, au Transbordeur vendredi 25 novembre


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Pour une poignée de chansons…