Chanson de gestes


Théâtre / Parfois avec trois bouts de ficelles, un texte ardu en prose, il est possible de faire un très bon spectacle. Encore faut-il avoir une bonne dose de talent et un sens du spectacle (au sens noble du terme). C'est précisément ce que possède la jeune compagnie La Nouvelle Fabrique. Issus de l'ENSATT, les acteurs, scénographe et créateur-son qui la composent s'amusent avec l'écrivain absurde russe Daniil Harms. C'est déjà la quatrième fois qu'ils triturent ses écrits de la première moitié du XXe siècle. Dans La Vieille (aux Clochards Célestes jusqu'au 3 décembre), le récit grince, couine, rugit, se murmure. Outre Thomas Fitterer, acteur principal en grande forme, ses acolytes, la pianiste Anne Rauturier et le bruitiste metteur en scène Colin Rey, donnent à la pièce des airs de film d'animation. Pourtant l'univers n'a rien de commun avec celui de Tex Avery ou Woody Woodpecker. Une vieille dame meurt chez un jeune homme qui cherche à se débarrasser de cet encombrant cadavre en même temps qu'il laisse filer la jeune femme pour qui il vient d'avoir un coup de foudre. En une heure de temps, sa cavale effrénée dans les rues de Saint-Pétersbourg ne manque jamais de souffle. À noter que cette compagnie présentera également L'Hamblette au théâtre de l'Elysée du 15 au 22 décembre. Nadja Pobel


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Gribouille en or